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INTERVIEW FORMATEUR : Sabrina PALUMBO – Experte en santé mentale

Edité le 12 juin 2024 par INFOR Santé

Formation


Sabrina Palumbo, Thérapeute ACT et coach certifiée, Spécialiste des relations douloureuses à la nourriture et des TCA Experte en santé mentale, formatrice pour INFOR SANTÉ.

  • INFOR SANTE : Pouvez-vous vous présenter SVP ?
  • Sabrina PALUMBO : Cela fait maintenant dix ans que j’officie dans le domaine de la santé mentale. J’ai moi-même souffert d’anorexie boulimie pendant de longues années. Au fil des années, je n’ai eu de cesse de transformer les Savoirs acquis au cours de ma trajectoire dans la maladie et les soins en Connaissances afin d’accompagner au plus juste et contribuer à l’amélioration du système de santé. Je suis membre de l’Association Francophone pour une Science Comportementale et Contextuelle (AFSCC) et du réseau d’anciens usagers experts du Psycom. Je marraine les associations de patients et familles Solidarité Anorexie Boulimie (USAB).

  • IS : Quels sont les besoins qui sont le plus exprimés par les stagiaires au cours de la formation « Troubles du comportement alimentaire : vers une prise en charge globale » ?
  • SP : Les stagiaires expriment souvent le fait d’être démunis et en manque de solutions « concrètes » face aux personnes souffrant de TCA. Ils souhaitent comprendre ces pathologies et font remonter le besoin de mieux les appréhender, pour mieux les accompagner et s’assurer de ne pas « mal faire ». Les attentes sont globales, elles concernent la manière d’agir, la façon d’être et les erreurs à éviter.

  • INFOR SANTE : Quels conseils donneriez-vous aux stagiaires pour améliorer leur pratique au quotidien ?
  • Sabrina PALUMBO :
    – Compléter leur formation initiale par des formations plus spécifiques aux TCA lorsque cela est possible.
    – Travailler avec des praticiens formés aux TCC qui sont recommandées dans le traitement des TCA.
    – Mettre en place des programmes ETP et privilégier tout ce qui participe à la psychoéducation.
    – Miser sur l’expertise de chaque intervenant en s’assurant d’avoir une bonne cohésion d’équipe. Ne pas hésiter à faire des pas de côté en proposant tout ce qui peut favoriser l’expression des émotions et la remise en mouvement du corps (ateliers, écriture, théâtre, approches complémentaires…)
    – Intégrer un pair aidant

    S’il n’existe pas de filière spécifique, s’informer sur toutes les ressources disponibles sur le territoire, développer le travail en réseau, faire dialoguer tous les acteurs pouvant jouer un rôle dans la prise en charge. Se documenter par soi-même, car plus on comprend les mécanismes de la maladie et plus on perçoit la façon dont on va pouvoir aider à partir de ses connaissances métiers et aussi de ses compétences/ressources plus personnelles et s’intéresser au projet de vie, pas seulement au projet de soins. Utiliser le temps d’hospitalisation pour en préparer la sortie et s’assurer que la personne ait un étayage suffisant qui lui permette de maintenir ses acquis et limiter les rechutes. Offrir des perspectives !


  • IS : Quels sont les éléments clés / atouts de cette formation « Troubles du comportement alimentaire : vers une prise en charge globale » ?
  • SP : Je pense que ce qui est vraiment apprécié, c’est le fait que je dispose de savoirs hybrides composés de savoirs expérientiels (avoir fait l’expérience de la maladie) et de savoirs plus théoriques ou cliniques. Cela permet de mieux comprendre ce qui se joue « de l’intérieur ». À défaut de méthode unique / protocole, cela donne des éclairages intéressants pour les soignants et permet de questionner les pratiques sans diaboliser ce qui se fait, au contraire. Les soignants prennent conscience que leur « présence » est un médicament. La formation permet aussi de travailler sur les représentations, les a priori que l’on peut avoir – plus ou moins conscients – qui peuvent être un frein parfois à l’instauration d’une bonne alliance thérapeutique.

 


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