Le rétablissement en santé mentale
Formation
« Nous nous sommes rendu compte qu’en tant que personnes atteintes dans notre santé psychique, que nous pouvions devenir experts de notre bien-être et regagner le contrôle sur notre vie en assumant la responsabilité de notre parcours de rétablissement. » 1
Mais le rétablissement qu’est – ce que c’est ?
C’est ne plus rechuter ?
Non, issus du concept anglo-saxon de « Recovery », le rétablissement est un processus, qui va connaître des variations, des avancées, reculs et périodes de stagnation en fonction de la personne. Il s’agit aussi et surtout, d’apprendre à vivre avec ses symptômes.
Si on ne guérit pas, on n’est pas rétabli ?
Si c’est possible ! Se rétablir c’est trouver un équilibre satisfaisant pour soi-même, c’est un chemin de découverte de soi, de reconstruction, de transformation, de reprise des commandes de sa vie.
« Le rétablissement ne caractérise pas l’évolution de la maladie, mais le devenir de la personne. Il suppose un processus de redéfinition de soi, de telle sorte que l’on n’est plus centré sur la maladie, ou déterminé par elle. Ni déni, ni désintérêt pour la maladie, c’est au contraire une prise de conscience de la maladie et de ses conséquences, et sur cette base une forme de prise de distance à leur égard, au profit d’une focalisation sur des objectifs personnels et le souci de son propre devenir ». 2
On ne peut se rétablir que seul ?
Au contraire ! Le rétablissement est une démarche qui fait intervenir tous les aspects de la vie de la personne : soin, accompagnement, famille, emploi, logement… Les professionnels du soin et de l’accompagnement s’engagent avec la personne dans une relation de partenariat en faveur de « l’empowerment », du pouvoir d’agir de la personne.
Les pairs auront également une place importante en termes d’entraide et d’expertise du vécu des pathologies.
On ne se rétablit pas de la schizophrénie.
Des études menées dans plusieurs pays, qui ont duré entre 22 et 37 ans auprès de 140 à 502 patients, ont montré que les taux de rétablissement variaient entre 46 et 68%. C’est-à-dire qu’entre la moitié et les deux-tiers des personnes diagnostiquées avec un trouble psychique grave, y compris la schizophrénie montrent un rétablissement significatif ou complet, même 10 ou 20 ans après l’annonce du diagnostic. 3
C’est juste une question de médicament finalement ?
Les médicaments font partie du traitement qui accompagne la personne dans son parcours de rétablissement. Mais ce dernier comprend un panel bien plus large d’éléments.
Patricia DEEGAN, psychologue, chercheuse canadienne et atteinte de schizophrénie, explique : « Au fil des ans, j’ai appris à connaître ma maladie sur le bout des doigts et découvert différentes façons de me venir en aide : les médicaments, la psychothérapie, le self-help, les groupes d’entraide, le soutien de mes amis, Dieu, mon travail, je pratique une activité physique et me ressource dans la nature… »
Le rétablissement repose en fait, sur 4 piliers :
Dans le cadre de nos formations à destination des professionnels du soin, nous abordons les clés de l’accompagnement de l’usager vers le rétablissement. Pour en savoir plus, vous pouvez nous écrire à : contact@inforsante.fr
[1] Deegan, P. (1992): «Recovery, rehabilitation and the conspiracy of hope». Keynote address at the Eight Annual Education Conference for the Mentally Ill of New York State, reproduced by the Center for Community Change, Trinity College, Burlington Vermont
[1] Pachoud, Bernard. « Se rétablir de troubles psychiatriques : un changement de regard sur le devenir des personnes », L’information psychiatrique, vol. 88, no. 4, 2012, pp. 257-266.
[1] https://www.psycom.org/comprendre/le-retablissement/le-retablissement-des-troubles-psy/